mardi 5 décembre 2017

Mon autopsie de Jean-Louis Fournier

 

Date de parution : août 2017 chez Stock
Nombre de pages : 190


S'il existait un prix littéraire de l'originalité je suis certaine que Jean-Louis Fournier serait bien placé car dans ce roman c'est son cadavre qui s'exprime. L'auteur a donné son corps à la science, une jeune étudiante pratique son autopsie... Il la nomme Egoïne car elle est rentrée dans sa vie avec une lame... Egoïne travaille avec délicatesse et douceur, s'il était vivant Jean-Louis Fournier pense qu'il tomberait amoureux d'elle !
Cette autopsie est pour le cadavre l'occasion de se remémorer sa vie, ses amours, son rapport à la religion, la place qu'a pris son imagination dans sa vie, ses meilleurs souvenirs, sa carrière, ses goûts musicaux... Il parle de sa vie passée à vouloir faire rire, de ses livres où il a essayé de rire de tout sans craindre de choquer "Choquer c'est sortir de la léthargie ceux qui somnolent". Bref, il parle de lui et reprend à son compte la phrase de Picabia "Ce qui m'intéresse le plus chez les autres c'est moi"

Dans ce roman constitué de courts chapitres aux titres souvent amusants Jean-Louis Fournier fait plusieurs fois référence aux différents membres de sa famille sujets de ses précédents livres, sa femme (Veuf), ses fils handicapés (Où on va papa?), sa fille (La servante du seigneur), son père (Il a jamais tué personne) et sa mère ( Ma mère du Nord) évoquant ainsi l'alcoolisme de son père, l'hypocondrie de sa mère, le handicap de ses fils. J'ai aimé le très beau passage sur son livre sur ses fils, il y évoque les attaques dont il a fait l'objet, ses références à sa fille sont également très émouvantes.

Mais le sujet principal de ce nouveau roman est cette fois sa propre personne et j'avoue que je préfère quand il parle de sa famille, il m'a toujours fait sourire, m'a émue avec ses précédents romans... Cette autopsie, prétexte pour parler de lui, démarre plutôt bien, j'y ai retrouvé l'humour de l'auteur et son incomparable auto-dérision quand par exemple il évoque une feuille d'artichaut qui s'échappe de son cœur quand Egoïne l'incise, ce qui est normal puisqu'il est tombé amoureux des centaines de fois... Mais j'ai trouvé que son humour s’essoufflait vite et certains aspects de son auto-portrait m'ont agacée, sa complaisance à énumérer ses conquêtes et prouesses sexuelles m'a vite lassée. Il est certain cependant que derrière son cynisme transperce sa fragilité, ses angoisses et un grand besoin de reconnaissance qui peuvent être touchants.
Ce sera donc le premier roman de Jean-Louis Fournier que je n'aurai pas aimé...

Amandine a beaucoup aimé.


Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture.







Citations
" Je ne vais rien pouvoir cacher, une autopsie c'est pire qu'un strip-tease"

" On pleure quand on arrive sur terre, pourquoi on râle quand on doit partir?"


L'auteur


Jean-Louis Fournier est l’auteur chez Stock d’une série de récits personnels dont la plupart ont connu un grand succès critique et public : Il a jamais tué personne, mon papa, Où on va papa ? (prix Femina 2008), Poète et paysan, Veuf, La Servante du Seigneur, Ma mère du Nord. (Sources : Éditeur)







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53ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017








4 commentaires:

  1. Je n'ai pas eu envie de l'acheter et tu confirmes ce que je supputais

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    1. Un vrai flop...C'est vraiment dommage car l'idée était super originale

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  2. J'avoue avoir du mal avec cet auteur qui n'écrit pas de roman mais des récits autobiographiques, genre qui m'insupporte de plus en plus, même avec de l'humour...

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    1. Jusqu'à celui-ci j’adhérais vraiment bien à son humour... mais il y a assez peu d'humour dans celui-ci, plutôt de l'auto satisfaction

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